Azulejos du Portugal, R. Sabo et J. Nuno Falcato (Citadelles/Mazenod, 1998). L'histoire des azulejos retracée de façon généraliste. Portugal roman, G.N. Graf (Zodiaque, 1986-1987). Deux volumes consacrés à la période qui a marqué le plus franchement l'histoire de l'art et des monuments du Portugal. L'Art de vivre au Portugal, A. de Stoop (Flammarion, 1994). Aménagements architecturaux de palais, monastères et autres demeures d'intérêt au Portugal.
L'architecture
Le Portugal a développé un genre architectural unique à l'époque du roi Manuel Ier - le style manuélin -, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs et que l'on compare au mieux à un gothique flamboyant finissant, aux influences mauresques et européennes mêlées. L'ornementation sculpturale évoque les cultures rencontrées lors de l'expansion du Portugal au-delà des océans. A titre d'exemple, les bâtisses revêtent sur leurs façades, sur les vantaux des fenêtres, sous les arcades, la faune, la flore et le monde sous-marin exotiques. A Lisbonne, le monastère des Hiéronymites et la tour de Belém en sont deux éléments des plus significatifs. Autre spécificité, héritée de l'époque mauresque, les azulejos - littéralement « morceaux de terre cuite », en arabe - constituent un élément décoratif unique au Portugal. Apposés sur toutes sortes de façades - des cloîtres aux restaurants en passant par les gares et les maisons individuelles -, ces panneaux de céramique représentent des décors, imitant autrefois ceux des tapisseries. L'époque contemporaine, quant à elle, est marquée jusque dans les années 1970 par l'austérité salazariste - architecture monumentale typique des dictatures (notamment la statue du Cristo Rei de Lisbonne). Plus récemment, le Portugal a financé des projets d'architecture ultra-contemporaine, réalisés par de grands maîtres, étrangers et portugais. Dans la capitale, le site de l'Expo 98, principalement le pavillon du Portugal de Siza, la nouvelle gare de l'Oriente et le pavillon des Océans, en est la vitrine. Alvaro Siza, grand nom de l'architecture portugaise - inspiré par Le Corbusier -, s'est également illustré à Porto, où il a signé, en 1999, la réalisation d'un très beau musée d'Art contemporain, le Museu Serralves. On lui a également confié la tâche délicate de la reconstruction du quartier Lisboète du Chiado.
Le chant du Portugal
Expression musicale qui incarne l'âme portugaise et véhicule ce qu'elle peut ressentir de saudade - mélancolie -, le fado est un chant qui parle des choses de la vie. Le fado - du mot fatum, qui signifie « destin » - n'a de latin que ses origines linguistiques. Musicalement, ses intonations évoquent plutôt le passé mauresque du Portugal. Historiquement, il est né assez récemment dans les quartiers populaires de Lisbonne, où les fadistas (hommes et femmes) chantaient dans de petites tavernes, accompagnés le plus souvent par des mandolines et des guitares. La chanteuse Amália Rodrigues, qui a incarné le fado durant plus de cinquante ans, a largement contribué à en transporter les émouvants accents hors des frontières.
La littérature
Le premier salon parisien du livre de l'an 2000 a mis à l'honneur le Portugal. Surprise ! Car, longtemps ignorés, les écrivains portugais commencent seulement à s'exporter hors du monde lusophone. Sans doute l'immense gloire du génial poète Fernando Pessoa a-t-elle contribué à l'engouement dont bénéficie aujourd'hui le monde littéraire. Celui-ci s'est d'ailleurs, semble-t-il, spécialisé dans l'épanouissement de la poésie, genre dans lequel les Portugais sont passés maîtres. De Camões, créateur de l'épopée lyrique des Lusiades au XVIe siècle, aux contemporains de Pessoa aux cent visages - le poète signait ses oeuvres de plusieurs noms, qu'il avait créés pour ses différents styles -, l'histoire de la littérature est une ode à la poésie, dominée par la saudade, ce sentiment typiquement portugais dont le spleen se rapproche un peu. Le roman contemporain a lui aussi su s'imposer récemment par les oeuvres de grands écrivains - Vergilio Ferreira, Mario de Carvalho, António Lobo Antunes -, dont José Saramago, à qui le prix Nobel fut attribué en 1998.