Egaré dans un espace-temps bien éloigné de l'Europe et du XXe siècle pour cause de salazarisme, le Portugal a terriblement changé au cours des vingt dernières années. L'archaïsme imposé par la dictature et subi par un peuple parmi les plus pauvres d'Europe avait plongé le Portugal dans une triste léthargie. La démocratie installée au milieu des années 1970, l'adhésion à l'Europe dans les années 1980 et la croissance économique qui en a découlé ont propulsé le pays dans un XXIe siècle prometteur. Si la population du Portugal vieillit - comme toutes celles du Vieux Continent -, elle semble s'offrir une nouvelle jeunesse, ouverte sur l'Europe, réceptive au monde. L'urbanisation de l'espace portugais a fortement contribué à cette mutation. Autrefois essentiellement rurale, la population s'empresse aujourd'hui dans les grandes villes, où les modes de vie auraient encore été qualifiés d'avant-gardistes il y a peu. La libération des moeurs, l'émancipation des femmes, la modification de la composition des familles, l'émergence d'une classe moyenne et les habitudes nouvelles de consommation attestent de la profonde évolution de la société.
L'éducation
Prioritaire pour les gouvernements qui ont succédé à la junte salazariste, l'éducation a bénéficié d'importants investissements de la part de l'Etat, qui y consacre 5,4 % du PIB. Le taux d'alphabétisation - 89,6 % - reste, malgré les efforts considérables entrepris, le plus faible de l'Union européenne. Gratuite et obligatoire pour les enfants jusqu'à l'âge de quinze ans, la scolarisation a largement participé aux bouleversements sociaux du Portugal ces deux dernières décennies, en augmentant notamment le nombre de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur.