Le salaire moyen, s'il ne peut encore être comparé aux rémunérations européennes, est cependant quatre fois plus élevé qu'en Egypte. Les conditions de vie de la population s'améliorent constamment, bien que les villages de l'intérieur soient encore à la traîne par rapport au littoral. Pour accélérer l'amélioration des conditions de vie dans les zones les plus reculées, le gouvernement a instauré une taxe spéciale, le « 26-26 », qui est consacrée à aménager des routes, installer l'eau courante, l'électricité et à faire de la prévention médicale sur le terrain. 93 % des enfants sont scolarisés dès l'âge de 6 ans. Chaque village a son école, reconnaissable à ses bâtiments toujours fraîchement repeints. 80 % des Tunisiens sont propriétaires de leur logement. Le moindre petit village tunisien possède son « café », où on ne boit cependant pas d'alcool. Les hommes y viennent fumer la chicha, jouer aux cartes, boire le thé à la menthe, le café turc, ou tout simplement se retrouver pour discuter.
La place des femmes en Tunisie
La Constitution garantit l'interdiction de la polygamie, de la répudiation et de la discrimination sexiste. 7 % des députés, 25 % des ingénieurs, 40 % des médecins, 23 % des magistrats, 49,5 % des enseignants sont des femmes, parmi lesquelles on compte aussi 4 000 chefs d'entreprise. Grâce à un statut personnel qui n'a pas d'équivalent dans les autres pays musulmans, elles sont libres d'avorter, de divorcer et peuvent percevoir leur pension alimentaire grâce à un fonds de garantie. Les femmes mènent une dernière bataille pour l'égalité devant l'héritage. Une jeune Tunisienne n'a toujours droit, sauf dispositions spéciales de ses parents, qu'à la moitié de la part de son frère. Il leur faut encore convaincre les familles conservatrices qui cantonnent toujours les filles dans leur rôle de génitrice.